samedi 22 février 2014

Glagla !

L'un des trucs les plus bizarre quand on vit sous les tropiques, c'est les mois de décembre à février, quand tout les gens au pays vous parlent de :
"Oh, ben vous loupez rien, ici ça fait quinze jours qu'il pleut, et ça arrête pas, ça a même noyé les poissons dans la mare d'à côté, et mon palétuvier!"
"Vous voyez ça, dehors? Y'a tombé 30 cm de neige cette nuit! Et là ça continue! C'est jour blanc!"
"On se pèle le cul ici, c'est terrible! Çà monte pas au dessus de 0°C la journée..."
Bon, OK, apparemment la dernière version est pas tout a fait exacte, puisque l'hiver, bien que pluvieux, à l'air d'être relativement doux. Mais tout ça reste quand même assez perturbant, de voir les photos des gens au ski, et même de temps en temps les images des JO de Sotchi (qu'on ne peut bien sur pas suivre en direct, parce que bon, décalage horaire, pis on a pas la télé, donc faudrait aller au bar, quoique je serai pas contre, mais ça finirais par faire un sacré budget bière, et que ce serait un peu la galère pour chercher du boulot, mais ça c'est une autre histoire), alors que le régime short/tongs est toujours de mise de notre côté.
Cependant, ne vous inquiétez pas pour nous de ce point de vue là, car l'hiver a tout de même montré le bout de son nez chez nous aussi! Bon, pas longtemps hein! Plutôt comme une pucelle qui tomberait par erreur sur un site de cul : "Ah!! Mais c'est quoi ça!!!" puis ALT + F4, puis sensation de dégoût, puis pleurer sous une douche chaude tout habillée, tout ça... L'hiver est resté pendant le mois de janvier, ce qui a déjà été assez dur pour la population locale. On ne comptais plus les bonnets, doudounes, etc... dans la rue. Il faut dire qu'il fut relativement rude, à en croire les médias. En réalité, la température est descendu au mois de janvier, en dessous de 17°C, un record depuis 1988 (de source loin d'être sure, mais bon). Pas de quoi espérer un flocon de neige, mais bon, dès fois, ça fait du bien d'avoir un peu de frais, et d'être obligé de remettre un t-shirt.

mercredi 5 février 2014

Cambodge-Vietnam - Jour 6-7 - Saigon

Notre rue à Saigon, en journée,
avant que ce soit le bordel.
Ici pas de souci, les oies se promènent
en liberté en pleine ville...
Le voyage de nuit vers Ho Chi Minh City (alias Saigon) et le Vietnam se passera mieux que le précédent, malgré des "couchettes" on ne peut plus élémentaires (en fait des sièges à dossiers rabattus, pour pouvoir y mettre plus de monde...). Le passage de la frontière est un peu long, puisque nous disposons d'invitations de la part de Flo, et pas d'un visa obtenu auprès d'un quelconque ambassade. On n'atteindra finalement Saigon que sur les coups de midi. Tout juste le temps d'aller prendre nos quartiers à notre guesthouse, et nous voila partis pour un lunch à base de Pho (soupe de nouilles, typique du Vietnam), suivi d'un petit tour en ville, pour tenter de trouver les quelques points clés du centre-ville. Peut-être un petit guide du Routard nous faisait alors défaut, parce que des points-clés du centre ville, pas trop. Ce fut donc un petit tour assez rapide afin de trouver un bureau de poste, un petit marché à touristes, et un endroit pour boire un verre au bord du Mékong, que nous voila revenus à l'auberge. Mais a ce moment là tout avait déjà commencé a changer dans notre rue, ou tous les boui-bouis sortaient les tables de dînettes et les petites chaises de camping dans la rue.
Un Ka Phè Sua Da avant que tout
le monde ne se quitte.
Il s'agissait en réalité de notre dernière nuit tous ensemble, puisque le groupe devait se séparer le soir suivant. Mel et François retournaient au Philippines pour travailler, Flo de même dans son Nord Vietnamien, alors que Rija, Pilou et moi devions continuer notre voyage en remontant la côte. On avait donc décidé de faire une dernière petite soirée tous ensemble avant de se dire au revoir. C’était sans compter le zèle des militaires vietnamiens. Un vénérable général ayant eu la bonne idée de mourir quelque jours auparavant, ce samedi soir fût décrété journée de deuil national, et tous les débits de boissons (du simple bar à la discothèque) fermés pour l'occasion, à l'exception des établissements servant de la nourriture. La soirée aura donc tourné court, après un restaurant brésilien servant de la viande à volonté qui était pourtant de très bonne augure pour la suite.
Quand je vous disais qu'on mangeait
sur des tables de jardin...
Le barbeuk Hi-tech de notre "restaurant".
Le lendemain fut consacré à pas grand chose, si ce n'est à flanner, déjeuner dans une cantine locale, et à se faire masser par les membres d'une association de mal-voyants. Le meilleur massage jusqu'alors, et pour une misère. Premier test pour moi d'une averse tropicale, qui dura 30 minutes, mais nous laissa tous aussi trempés que si l'on avait plongé tout habillés dans le Mékong. Mais surtout, profiter des petits Ka Phé Sua Da (café au lait glacé, typique du Sud du Vietnam), et des petits boui-bouis où l'on mange et bois sur des tables de jardin, à 35 centimes d'euro le demi-litre de biere, et 50 les brochettes et ailes de poulet grillées sur un barbecue ambulant installé à même la rue. Quoique l'on puisse dire, le Vietnam est vraiment l'un des meilleurs endroits pour manger dehors, directement dans la rue.
C'était donc le moment de se dire au revoir, et à bientôt. chacun partit de son côté, et Pilou, Rija et moi-même prenions le train de nuit, pour continuer notre périple.

Pour plus de photos du Vietnam, suivre ce lien.

mardi 4 février 2014

Cambodge-Vietnam - Jour 4-5 - Phnom Penh et ses déboires

Je vous avais laissé à l'entrée du bus qui devait nous amener, dans la nuit du mercredi au jeudi, de Siem Reap, capitale culturelle du Cambodge, à Phnom Penh, capitale administrative, politique, enfin bref, capitale tout court en fait.
Le bus est donc un bus-couchettes, deux étages de "lits" pouvant accueillir deux personnes de chaque côtés de l'allée centrale. Après s'être installés tranquillement sur nos couchettes respectives, Flo, Pilou, Mel et moi-même nous rendons compte que, merde, ils sont passés ou François et Rija!? Les gars étaient pourtant montés dans le bus avec nous, mais on a réussi à les perdre! Petit coup de panique quand le bus commence à partir, nous voila à les chercher dans tous les compartiments couchette du bus. On finit par les trouver déjà endormis sur une couchette un peu plus éloignés des notre. Evidemment, cet éloignement ne nous empêchera pas d'entendre et de ressentir les ronflements de Rija...
Le Naga, descendant du
Wat Phnom sur son
rond-point
L'entrée du petit Wat Phnom
Le voyage se déroule sans encombres, et nous dormons la plupart du temps. ce n'est qu'au réveil que les choses se gâtent. Mel avait laissé son téléphone en charge dans la poche a ses pied, disparu l'appareil. De même que le passeport de Flo. Panique à bord, colère, et tout ce qui s'en suit. On décide de commencer par trouver une guesthouse et de prendre un petit déjeuner avant de décider quoi faire. On pause nos affaires dans un hostel, avec bar-restaurant au rez-de chaussée. On commence par louer deux tuk-tuks pour la journée, et a prendre un petit dej' dans un café français, puis direction l'Ambassade, pour que Flo aille se renseigner sur les démarches en cas de perte de son passeport. On lui laisse Pilou en soutient, et on se donne rendez-vous au Wat Phnom, un petit temple situé au milieu d'un rond-point, sur une colline artificielle. Bien que ce soit le plus ancien de la ville, peu de choses à noter sur le sujet. On rejoindra Flo et Pilou (qui tenait à aller se délester sur le territoire français) quelques temps plus tard, pour apprendre que la procédure en cas de perte du passeport est très longue et compliquée. cela dit, Flo est persuadé de l'avoir oublié dans le bus. Retour à la case terminal de bus pour demander, puis Flo s'en va tout seul avec un tuk-tuk jusqu'au dépôt des bus, pendant que nous nous entassons à 5 dans le second pour continuer a visiter la ville. On se rendra à un autre temple sans intérêt, avant d'aller casser une graine dans un resto improbable conseillé par le Routard, dans des rues que même notre chauffeur ne connaissait pas.

Une salle de classe, transformée en
salle de torture
L'entrée du S-21
Notre repas achevé, et Flo de retour dans l’équipe avec son passeport après avoir retourné le bus de fond en comble (le coquin s’était en fait glissé dans le porte bagage au dessus de la couchette), on décide de visiter l'un des masterpiece de Phnom Penh, et surement la chose la plus "retournante" que nous ayons vu du voyage, le Tuol Sleng, ou "Musée du Crime Génocidaire" cambodgiens. Il s'agit d'un ancien lycée construit par les français, et réquisitionné par les Khmers Rouges de 1975 à 1979 pour en faire une prison. Et c'est là qu'un peu d'histoire s'impose.
L'histoire du Cambodge au XXe siècle est assez mouvementée. Protectorat français jusqu'au milieu du siècle, il devient indépendant en 1953. S'en suit une période de monarchie de 20 ans assez troublée, ponctuée de révoltes et de dissensions internes guerres civiles, à cause de la proximité de la Guerre du Vietnam, et du non-alignement de Phnom Penh sur les USA. En 1970, le roi est finalement destitué en faveur d'un général pro-américain, qui instaure une dictature agrémentée de la loi martiale. Mais petit à petit, une rébellion communiste va grappiller le terrain cambodgien pour occuper le pays, tandis que le gouvernement est rongé de l’intérieur par la corruption. En 1975, la révolution Khmer Rouge s’empare de Phnom Penh et du Cambodge.
Les prisonniers étaient entassés dans
ces cellules en briques...
Les Khmers Rouges resteront au pouvoir pendant 5 ans, période sombre pour l'histoire du Cambodge. Les écoles sont réorganisées pour n'apprendre aux enfants que des chants révolutionnaires, les hôpitaux deviennent réservés aux combattants cocos, les villes sont évacuées pour envoyer la population travailler dans les rizières. Toute personne soupçonnée d'être un "intellectuel" (c'est a dire portant des lunettes, possédant un stylo, sachant lire, ...) est envoyé en camp de concentration, et tout militaire du régime est exécuté. Pendant ces 5 année, le régime de Pol Pot, chef de l'armée Khmer Rouge, génocidera 2 millions de personnes de son propre peuple.
... ou dans ces cellules en bois
C'est donc de cette période que notre musée de la journée est le témoin. Pendant 5 ans, le lycée transformé en camp de concentration, et surnommé S-21, aura vu défiler 15 000 cambodgiens "ennemis du régime" (intellectuels, érudits, anciens employés de l’État, étrangers, ...), hommes, femmes ou enfants sans distinctions, emprisonnés, interrogés et torturés avant d'être envoyés vers d'autres camps pour y être exterminés. On y retrouvera que 7 survivants, les Khmers Rouges ayant eu a cœur de "finir le travail" avant de déposer les armes, et personne n'aura pu s’échapper du camp.
Les 4 bâtiments, garnis de salles de classe transformées en salles d’interrogatoire, cellules communes, ou encore agrémentées de briques afin de construire certaines cellules individuelles, entourant la cour où trône toujours la potence, rendent l'endroit extrêmement saisissant, et nous laissera tous muets. Une heure de visite suffira largement à ce que tout cela reste gravé dans nos mémoires.

Les abords du Mékong
Vu l'ambiance de l’équipe après cet intermède historique, on décide d'aller faire un tour au Palais Royal. Malheureusement, il est un peu tard, et le truc a des horaires d'ouverture plus serrés que ceux d'un bureau de Poste à mi-temps. On se rabat sur le Musée des Beaux Arts cambodgien, des cailloux et des représentations de Vishnou principalement. Retour ensuite a l'auberge pas trop tard. On est la toute la nuit, et on ne prévoit pas grand chose le lendemain, autant explorer un peu la vie nocturne des bords du Mékong. La soirée, agrémentée d'un biskit (avec règles débiles incorporées), d'un repas dans un pub, et d'une sortie en boîte (en deux temps, s'il vous plait), se terminera assez tard pour certain, bien plus tard pour d'autres, après des aventures romantiques dignes des meilleurs contes de fées, qu'il ne m'appartient pas de conter ici.

La place du Palais
Après un réveil difficile, un petit dej' tardif, et un nouvel échec pour la visite du palais (fermé de 11h30 a 14h, la loose quoi...), on fait un petit tour par le Russian Market, où on trouvera autant des sac a dos, des t-shirts, que de la viande en train de sécher, des souvenirs, des fruits et légumes, une "vraie" Bell & Ross à 15$ pour Pilou, et des cartes postales pas très belles, mais les moins pires qu'on ait vu dans le pays. On peut ensuite se diriger vers la place du palais, où on finira par entrer après avoir grignoté un bout, et être passés à une tenue décente (comprenez "pas d’épaules ni de genoux apparents").
La Salle du Trône
Le Palais est la résidence du roi du Cambodge. Malgré son aspect ancien, et sa ressemblance avec une pagode, le Palais n'a en réalité été terminé qu'au début du XXe siècle. La (petite) partie visitable est un grand parc botanique, où s'élèvent quelques pavillons (dont un construit pour accueillir l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III), ainsi que la salle du trône. Juste à côté, la Pagode d'Argent, principale pagode de la ville, qui doit son nom aux 5000 dalles d'argent (et portant la fleur de lys) qui la pavent. C'est une des rares qui n'aient pas été détruites par le régime de Pol Pot.
Fini le tour, retour à notre guesthouse, pour cette fois récupérer nos affaires, finir de dépenser nos quelques dollars qui n'auront plus court par la suite, et attendre notre bus, de nuit toujours, pour un autre pays.

Pour plus de photos de Phnom Penh, suivez ce lien.

jeudi 16 janvier 2014

Cambodge-Vietnam - Jour 3 - Angkor et Toujours...

Aux abords du marché
Troisième jour de voyage au Cambodge pour ce post. Après avoir fait des temples toute la première journée, et un autre temple l'après-midi de la seconde, on se dit que, pour changer, on irait bien faire quelques autres temples sur le site d'Angkor pour ce 3e jour, conseillés par le Routard. Mais bon, comme il ne faut pas abuser des bonnes choses, on fera ça cet après-midi, en attendant, on va essayer de trouver à s'occuper un peu pour la matinée. Quoi de mieux, du coup, que d'aller au marché le matin? On vous rassure, rien n'aura été acheté sur place. Mais quelle hallucination de se balader au milieu du marché populaire de Siem Reap, avec ses étals de fruits et légumes exotiques, ses stands de poissons, frais, séchés, frits, vivants (véridiques, les poissons chats dans la bassine arrivaient a sauter pour en sortir et se mettaient a ramper sur le sol pour essayer de retrouver la mer!), ses stands de viande pas toujours fraîche, etc... De quoi soulever le cœur de plus d'un, notamment du fait de certaines odeurs, provenant de jarres à épices et/ou de quelque mixture improbable servies en petit dej' au local venu tranquillement faire ses courses comme nous on irait faire les nôtres au supermarché du coin. Mais on ne trouve pas que de la bouffe dans les marchés de ce type là, mais aussi énormément de quincaillerie, de bijoux, des sacs The North Face (des vrais, il parait, il y aurait une usine pas très loin), et en réalité tout ce qu'on pourrait trouver dans des grandes surfaces, mais a prix dérisoire, et probablement de qualité associée.
"Reviens, Cat-fish!!"
Ce fut donc une heure de balade dans les dédales du marché, avant de rentrer a la guesthouse pour prendre quelques affaires et essayer de trouver un endroit ou casser une graine (oui, parce que pas question pour certain de manger dans les food-courts du marché, et ça peut se comprendre...).

Une fois repassé à notre petit hôtel, on se dirige tranquillement a pied vers un endroit ou manger, quand nous voilà hélé par un chauffeur de tuk-tuk. Pour ceux qui ne le sauraient pas, un tuk-tuk, au Cambodge, c'est une moto, à laquelle est attachée une charrette pouvant transporter des gens. Les européens s'y entassent à 4 ou 5, les locaux à 10 ou 15, tout dépend de la longueur du trajet et de ce que signifie pour soi le mot "confort". Le chauffeur de tuk-tuk nous demande ce que l'on fait, dans un très bon anglais (pas toujours gagné...), on lui dit qu'on va manger, et qu'on retourne faire les "petits" temples d'Angkor après. Il nous propose de nous emmener sur Angkor tout de suite, ou il connait un boui boui où on peut manger, et de nous faire le tour ensuite. On négocie, il négocie aussi, on finit par arriver presque d'accord. On lui redit notre prix. Il finit par accepter, mais alors il veut un échange de t-shirt/chemise avec François. Banco. On s'en tire donc a 20$ pour 2 tuk-tuks pour l'après midi (oui 2, on est européens, donc ils refusent qu'on monte a plus de 4, et pis ça fait marcher le commerce, donc ça passe...).
Et nous voila partis vers Angkor avec nos deux chauffeurs, dont celui qui nous a trouvé, complètement siphonné, à faire que des conneries sur la route. Arrivé à l'entrée, tout le monde a déjà son ticket (on avait acheté un pass 2 jours d'entrée de jeu le 1e jour), sauf Flo, qui s'aperçoit qu'il l'a oublié. Retour a la guest pour lui pendant que nous on s'entasse a 5 dans le notre (cette fois, ils ont accepté, mais l'histoire nous dira que l'acceptation du chargement varie selon les conditions, on y reviendra.), direction le resto. On se retrouve dans un petit boui boui a touristes sur le site d'Angkor, dans Angkor Thom (voir cet article), ou on mange pour 3$ chacun (peut-être un peu plus avec l'apéro...). Et Flo finit par nous rejoindre juste avant le début du repas.
Le temple de Preah Khan

Une fois notre repas achevé, la panse bien remplie, nous voila partie pour un petit tour de 3 temples supplémentaires, un petit peu plus loin sur le site, et bien moins touristiques.
Le calme au milieu
des vieilles pierres
Le premier, légèrement au Nord d'Angkor Thom, se nomme le Preah Khan. Il s'agit une fois de plus d'une mini-ville, protégée par une enceinte et des douves, avec un sanctuaire à Bouddha en son milieu. Bien sur, il ne reste rien des habitations qui furent jadis érigées là, mais la ville comptait pourtant près de 100.000 âmes. Le temple de Preah Khan, comme celui du Ta Phrom deux jours plus tôt, a été très peu entretenu, et est également mangé par la végétation, bien qu'à moindre mesure que son collègue (et beaucoup, beaucoup moins que le temple Beng Mealea de la veille!). Cependant, le peu de touristes qui s'aventurent jusqu'à cette partie du site fait que le temple semble plus calme, et on peut s'y balader sereinement sans se bousculer, faire la queue, ou jurer contre les touristes coréens qui sont sur toutes les photos... On traverse le temple de part en part, pour finir face à un énorme réservoir d'eau rectangulaire qui semble se prolonger a l'infini, semé d'arbre noyé, devenus blancs du fait des rayons du soleil qui leurs tapent dessus quotidiennement.
Le réservoir et sa végétation noyée

On reprend ensuite nos tuk-tuks pour se rendre au second temple prévu pour l’après-midi, appelé Neak Pean, et qui est situé justement au milieu de ce réservoir, sur une île. Une fois sur le parking, notre chauffeur nous annonce qu'on ne peut pas y aller, que c'est inondé, et qu'on ferait mieux de passer directement au suivant. On est pas venu là pour se laisser impressionner par de l'eau plate, on décide de voir ce que ça raconte avant de rebrousser chemin. 
Le chemin flottant
jusqu'à Neak Pean
Et alors en effet c'est "floaded" (inondé, mais en anglais, je trouvais que ça faisait pas mal...), mais les gens qui s'occupent du site on eu la très bonne idée de mettre un petit ponton en bois qui flotte sur le réservoir pour que l'on puisse accéder au temple. On enlève donc nos chaussures, et nous voila a traverser les pieds dans l'eau, jusqu'aux chevilles grand max (oui, le chemin a beau être flottant, y'a une histoire avec Archimède qui poussait, qui dit que quand on monte dessus, avec le poids de l'eau qui s'immerge en volume, ben on est plus lourd et le ponton flotte plus bas, donc environ 10cm sous la flotte, et à peu près autant au dessus des poisson-chats. Je sais pas si vous avez tout compris, mais dans ma tête, c'est extrêmement clair), tous le réservoir dans sa largeur pour aller voir le temple en question. Et effet, le truc est assez submergé par l'eau. 
Donc nous voila sur une dalle en pierre, avec de l'eau jusqu'à mi-mollet, sur une île artificielle, à contempler les quelques vestiges du temples encore visible au dessus de la surface du lac, soit les murs d'enceinte concentriques, et quelques stupas.Certes, ça n'a pas l'air bandant raconté comme ça, mais s'imaginer que les mecs ont construit un truc comme ça, sachant pertinemment que leur temple serait inondé 6 mois de l'année (à la saison sèche, ça à l'air d'être moins inondé, qu'il paraît), je trouve ça quand même assez grandiose, perso. Après quelques photos, on rebrousse chemin, et on retrouve nos carrioles.
Le temple complètement submergé de Neak Pean

Le Troisième temple présente moins d’intérêt. Jadis construit, comme le précédent, sur une île au milieu d'un gigantesque réservoir, celui-ci a par la suite été transformé en rizières, que l'on traverse tout du long pour arriver au Mebon Oriental. Celui-ci ressemble plus à un temple conventionnel, en ruine. On s'y balade un petit peu en discutant, quelques photos dans le soleil couchant, puis on rentre à notre guesthouse. Un échange de t-shirt entre François et Batman, notre chauffeur, qui se sera montré finalement très sympa, et avec qui on aura pas mal rigolé quand même. Si besoin de coordonnées pour un futur passage a Siem Reap, voyez le lien incrusté dans son nom. On finira le chapitre Siem Reap par un petit marché de nuit, et un resto indien, avant de récupérer nos affaire, et nous retrouver dans le bus de nuit, avec vraies couchettes (et probablement vraies puces aussi, s'il vous plaît!), direction Phnom Penh, la capitale du pays.

Pour plus de photos des trois jours à Siem Reap, suivre ce lien. Et si vous avez des difficultés d'affichage, n’hésitez pas à demander!

mercredi 8 janvier 2014

Cambodge-Vietnam - Jour 2 - Environs de Siem Reap

Bon, je dois avouer que le blog a quelque peu été abandonné ces dernières semaine, faute à un combo recherche-d’emploi/flemme/séries-en-cours/période-de-Noël-avec-plein-de-gens-qui-viennent-nous-voir-et-plein-de-vacances (et oui, j'ai beau pas avoir de taff, je prends quand même des vacances, non mais!). Du coup y'aurait une foule de choses a raconter, mais je vais quand même commencer par la suite de l'histoire.

Pour vous remémorer (sinon, vous pouvez aussi retourner deux posts plus tôt), je vous avait laissé à Siem Reap, après une première journée de visite au milieu des temples d'Angkor. On avait alors fait les trois plus importants, on s'est donc dit que pour le deuxième jour, on allait faire une pose sur le site d'Angkor pour essayer de visiter la région. Le programme est donc d'aller faire un tour sur un lac, et d'aller voir un autre temple, situé a 60 bornes de là.

Le lac Tonlé Sap, et son mecanisme de "vases communiquants"
Nous voila donc levés encore plus tôt que la veille, pour pouvoir partir tôt avec le même chauffeur que la veille (qu'on appellera John, me demandez pas pourquoi). On se dirige vers les rives du lac Tonlé Sap, le plus grand lac d'Asie du Sud-Est. Il occupe une grosse partie du territoire Cambodgiens, et sert de réserve de nourriture (poissons, crustacés), et tient lieu de poumon du pays. A la saison humide, les eaux du Mékong qui ne peuvent s’écouler dans la mer remontent le cours de la rivière Tonlé sap pour remplir le lac du même nom, qui multiplie alors sa profondeur par 10, et sa surface par 4. Du coup, les abords du lac sont remplis de petits villages sur pilotis, qui se retrouvent encerclés d'eau à la saison des pluies.
La fine équipe en bateau
Bien évidemment, notre voyage se passe a la toute fin de la saison des pluies (qui dure de juin a octobre). L'accès aux villages n'est donc accessible que par bateau. Notre plan est d'aller jusqu'à un village sur pilotis (Kampong Phluk) pour se balader sur le marché flottant, et voire un petit peu le village. Arrivé aux abords du lac, on nous facture 15$ par tête la navette en bateau. A posteriori, ça fait une sacré somme, mais à l’époque, on ne s'en rendait pas trop compte, donc bon, ok. Nous voila donc partis a 6 sur un "long-tail boat", ces bateaux avec l’hélice située plusieurs mètres derrière la poupe. On n'a toujours pas compris pourquoi c’était comme ça, mais tant pis. Après plus d'une demi-heure de bateau, nous apercevons enfin le village et ses quelques maisons. On passe au travers du village avec toutes ses maisons collées les unes aux autres, ou presque, ses plateformes flottantes, ses innombrables bateaux, etc... et on arrive a une sorte d'office du tourisme. La plusieurs vieilles cambodgiennes attendent dans des petites barques, et on nous demande si on veut faire un tour avec elles dans la forêt immergée (qui nous entoure presque à cet endroit), moyennant 5$ par tête supplémentaires. Non, on veut se balader nous. Et là le bateau repart, pour nous amener à la sortie de la forêt, au milieu du lac. Quelques photos, puis le bateau rebrousse chemin. Après un passage par une terrasse pour boire un coup, retour sur le plancher des vaches, il est alors 11h30.
Ici, si on veut aller voir un ami,
on prend sa barque pour
traverser le village...
Conclusion de ce petit tour sur le lac, c’était joli, et assez impressionnant de s'imaginer que tout ce que l'on a vu autour de nous est immergé sous plusieurs mètres de flotte, et que l'eau est beaucoup plus basse 6 mois plus tard, mais le prix pratiqué pour faire un aller-retour jusqu'au village, sans pouvoir y faire ce qu'on veut, car cantonné au bateau, est un immense piège a touristes. 

Une fois retournés sur la terre ferme, une grande question s'offre : On mange, ou pas? Il reste une heure de van pour notre prochaine escale, et on n'a pas forcement envie de perdre du temps avec ça. Du coup, c'est décidé, on mange pas! Et nous voila reparti jusqu'au temple de Beng Mealea (oui, je sais, encore un temple...), un peu loin à l’extérieur de Siem Reap. Le Routard nous conseillait grandement ce petit temple, qui, encore plus que le Ta Phrom (post précédent, toujours), a été laissé plus ou moins tel qu'il a été retrouvé. On se baladera pendant 1h30 dans un dédale de pierre, de portes, de couloirs et de salles enfouies sous la végétation. La superficie du truc est proche de celle d'Angkor Wat, mais la presque absence de touriste et de vendeurs rend l'endroit tellement calme et serein qu'on a envie d'y rester des heures a observer ces fromagers qui plongent leurs racines dans l'eau et dans la pierre pour s’élever au dessus. Après la frustration de la matinée, ce temple est une enchantement, et une excellente surprise.
Le dédale de pierre et d'arbres du temple
de Beng Mealea.

Retour à Siem Reap ensuite, pour prendre une douche et l'apéro, avant de trouver un petit resto caché dans une ruelle sombre, ou on s'en mettra plein la panse a 6 pour une misère. Le nom, pour les futurs touristes sur Siem Reap : Socheatea II. Fortement recommandé! On finira la soirée par quelques verres dans différents bar-boites de Pub Street, avant de retourner se coucher pour notre dernière nuit dans le coin.

Pour plein de photos des trois jours a Siem Reap, suivre ce lien!

mercredi 13 novembre 2013

WOUUSHH !!!

Vue satellite du typhon Haiyan, frappant les Philippines
C'aurait pu être le bruit du vent entre les tours de Rockwell. Fort heureusement, ce ne fut pas le cas. Comme les informations ont du parvenir à peu près partout autour de la planète, le typhon Haiyan (ou Yolanda suivant les pays) a frappé les côtes des Philippines en fin de semaine dernière. Il s'agissait du plus gros typhon de l'année, toutes régions du monde confondues, et même selon certains organismes, de la tempête la plus violente jamais répertoriée.


Bien que l'on se soit beaucoup inquiété avant son arrivée, la tempête n'a jamais touché Manille, ne provoquant dans la journée de vendredi que quelques averses dignes d'un crachin Brestois, et vendredi soir qu'un vent modéré, jamais plus violent qu'une journée de mistral a St-Paul-Trois-Châteaux. Outre la sureté que nous procurait notre bastion de verre et de béton, jamais le temps n'est devenu menaçant sur Manille.

Le typhon a heurté le pays à 800 km au Sud-Est de Manille, sur l'île de Leyte, avant de faire route vers le Nord-Nord-Ouest en direction du Vietnam, traversant toute la région des Visayas, les îles du centres des Philippines. Il est passé au plus près de Manille dans la soirée de vendredi, à environ 400 km, déjà légèrement affaiblit, ce qui a permis d'épargner la ville et les millions d'habitants qui y vivent dans des situations précaires.
La ville de Tacloban, après le passage d'Haiyan.
Ça n'a cependant pas été le cas de la ville de Tacloban, qui s'est retrouvé face au typhon au moment de son entrée sur le territoire des Philippines, alors de catégorie 5, amenant des vents à plus de 350 km/h. Le typhon a en grande partie détruit la ville, faisant tomber 70 à 80% des habitations, tuant une dizaine de milliers de personnes, qui réussirent à se réfugier dans des églises, parmi les rares bâtiments à tenir debout. A l'heure actuelle, selon certains collègues de travail de Mélanie, et d'autres amis ici à Manille, les gens ont tout perdus, et maintenant que la ville est devenue un champ de ruines, ne peuvent plus même boire ni manger.

Si d'aventure vous voulez faire quelque chose pour aider, le mieux est d'envoyer des vivres, de l'eau, du riz, des vêtements usés, ou de faire des dons à la Croix-Rouge Philippine. Plus que les besoin de reconstruction, les gens là-bas ont un besoin de survie à l'heure actuelle. Ici même, c'est ce que nous allons faire.

mardi 12 novembre 2013

Cambodge-Vietnam - Jour 1 - Angkor

Une des raisons de notre silence du mois d'octobre (outre la flemme et la procrastination) a été un intervalle de 15 jours au début du mois pendant lequel nous nous sommes évadés des Philippines pour découvrir un petit peu le reste de la région. Il faut dire que quand on est de l'autre côté du monde, c'est bien plus facile de découvrir les coins et pays d'Asie du Sud-Est que si l'on doit rayonner depuis la France (Mon Banquier aime ça).

Nous avions donc décidé plusieurs mois auparavant de prendre quelques vacances et d'aller visiter le Cambodge juste après mon arrivée, soit décollage le samedi soir alors que j’étais arrivé le mercredi, donc autant dire tout de suite. Le plan était de passer une semaine de vacances avec des amis venus d'Europe, ou d'Asie.
Nous comptions donc sur:
- Pilou (camarade d'ecole, from Brest, France)
- Rija (camarade d'ecole, from Arnhem, Pays-Bas)
- Flo (camarade d'ecole, from Thai Nguyen, Vietnam)
- François (camarade VIE de Mélanie, from Alabang, Manila, Philippines)
- Plus évidemment nous deux.
Une petite troupe assez hétéroclite donc.
Il avait été lancé au début donc, de visiter le Cambodge en long en large et en travers pendant près de deux semaines, mais Flo s’étant ensuite greffé sur le projet, il a été décidé de passer une partie du voyage sur le Cambodge, une autre sur le Vietnam, à parts égales. Donc décollage le samedi soir, 6 jours au Cambodge, et le week-end et la semaine suivante au Vietnam.

Voila donc le jour du grand départ arrivé... sauf que le seul moyen d'avoir un vol direct de Manille à Siem Reap pour nous était de passer par une compagnie low-cost locale (oui oui, il s'agit bien de low-cost philippin, qu'est ce qu'il se passe, on a peur de rien nous!). Compagnie qui s'avouera par la suite surement une de nos meilleures amies, étant donnés les tarifs qu'ils proposent pour tout un tas de destinations très sympathique. Mais nous y reviendront. Car sur le coup, notre relation avec la compagnie partait plutôt sur de mauvaises bases, au moment ou nous avons reçu ce mail (soit deux jours avant le départ):

"Nous avons le regret de vous annoncer que le vol que vous deviez prendre samedi pour partir en vacances a été annulé, du fait du peu de tickets vendus, qui ne nous permettaient pas faire suffisamment de marge. Vous serez gentils de prendre l'avion du lendemain, même heure, ou d'aller vous faire foutre parce qu'on vous rendra pas votre argent, vous aviez cas souscrire à une assurance, bande de rapaces.

Cordialement bla bla bla..."

Tant pis, on nous a sucré une journée de voyage, ça ne nous empêchera pas de profiter de nos vacances comme il faut, non mais! C'est donc un décollage le dimanche soir, arrivée a Siem Reap vers 22h, passage a la douane, récupération des bagages, surprise à la sortie de l'aéroport quand un mec nous attends avec un petit panneau "Welcome Mister Lechevalier", arrivée à l'hôtel, ou l'on se rend compte que l'on arrive pas a joindre Pilou, Rija et Flo qui sont arrivés dans la journée, alors que l'on galère pour avoir notre chambre parce qu'on a oublié de prendre le numéro de réservation, qu'on finira par récupérer après un bref passage sur le net. On finit par aller manger vers minuit dans la rue principale de Siem Reap, où on finira par retrouver les trois zouaves qui avaient en fait fait une sieste dans leur chambre après s'être fait masser à domicile. Quelques bières pour les retrouvailles, et au lit tout le monde, car une longue journée nous attends le lendemain.

8h du matin (donc assez tôt, même si désormais, le "tôt" ici n'a plus tout a fait la même signification, j'y reviendrai), nous montons tous les 6 dans le mini-van de Ngoun (je ne sais pas comment prononcer ce truc, si quelqu'un a un indice, qu'il me fasse signe), notre chauffeur pour la journée, et nous nous rendons sur le site d'Angkor. Pour ceux qui n'auraient pas trop d'idées de ce que c'est, vous savez, c'est le palais des singes dans le Livre de la Jungle de Disney! Et son site le plus connu, Angkor Wat. Le tout est a une quinzaine de minutes de Siem Reap, sans le passage obligatoire pour prendre les tickets, 40 US$ pour trois jours. Repartis, nous avons la surprise de voir notre chauffeur dépasser Angkor Wat sans s'arrêter. Tout le monde crie au scandale, au remboursement, etc... en fait on nous explique que les couleurs y sont bien meilleures en fin d'après-midi. Ah, ok alors... Et de nous emmener d'abord sur le site d'Angkor Thom.


On se perd facilement dans le
dédale de couloirs et de salles
du Bayon.
Le Bayon: Temple-montagne en l'honneur
de Bouddha.
Angkor Thom, c'est une enceinte carrée de trois kilomètres de côté délimitant l'ancienne ville royale du royaume Khmer au début du XIIIe siècle. La ville en elle même, construite majoritairement en bois, n'éxiste évidemment plus, mais restent toutes les constructions dédiées à Bouddha, construites elles en pierre, qu'il s'agissent de temples, de mausolées, de terrasses officielles, de tours de la justice, etc... Nous y flânons pendant près de 2h30, à se perdre entre les vieilles pierres au visage souriants, les salles à colonnes, les couloirs exigus. Nous parcourons de long en large le Bayon, qui n'est pas une cité basques connue pour son club de rugby et ses fêtes annuelles ultra-populaires, mais bien le temple d’État de la ville, dédié à Bouddha et centre géométrique de l'enceinte de la ville, montagne de pierre de 43m de hauts pour 150m de côté, agrémenté de 54 tours chacune ponctuées de 4 visages de Bouddha aux quatre points cardinaux. Un véritable dédale où il serait facile de se perdre, si ce n’était la file ininterrompue de touristes coréens effectuant tous le même trajet telle une procession de fourmis. On monte par là, on fait le tour de la tour par la droite, on prend une photo dans l'embrasure de la porte là, on redescend de ce côté, merci de votre visite. Cela permet de pouvoir toujours se repérer, et être sûr de ne pas se perdre quand on s’écarte un petit peu des couloirs balisés.
Le Baphuon,, et ses murs abruptes.
La magnifique voie d'accès
du Baphuon.
Puis on se dirige vers le Baphuon, autre temple montagne, originellement dédié aux dieux hindous puis détourné vers le culte de Bouddha. Il était antérieur à la construction d'Angkor Thom, qui a donc été construite en l'incluant. Un magnifique pyramide ultra-abrupte, et garantie (presque) sans bus de touristes asiatiques (donc tranquille). On en sort en passant à l’intérieur de l'enceinte du palais royal dont il ne subsiste qu'un temple  petit temple au milieu d'une mare, pour se retrouver sur les terrasses royales, construites devant le palais pour permettre au roi d'assister aux spectacle donnés sur la Grande Place qu'elles surplombent, et de servir aussi de lieu de crémation pour les défunt de haut rang. Lui font face 12 tours, appelées tours des danseurs de cordes, considérées comme des lieux de jugement divin. En effet, quand deux familles étaient en désaccord sans que l'on puisse régler le litige, un représentant de chaque famille montait à la tour, pendant que le reste de la famille surveillait l'autre représentant. Au bout de quelques jours, le représentant de la famille en tort commençait à présenter des signes de maladies (ulcères, etc...), et l'autre non. Tu m’étonnes, au bout de trois jours a rien bouffer en haut d'une tour, tu finisse par chopper des crampes d'estomac...
Les restes du temple du palais
royal.


Le Ta Prohm, mangé par la végétation.
Nous retrouvons ensuite notre Jason Statham local (oui, l

e transporteur, tout ça...) qui nous emmènes sur un autre des trois temples les plus visités du site, Ta Prohm. celui-ci est aussi connu du grand public pour son apparition dans Tomb Raider, avec Angelina Jolie. Il s'agit d'un temple qui a été laissé assez proche de son état au moment de la redécouverte au début du XXe siecle, et reste donc mangé par la végétation, par les arbres qui ont poussé sur les murs, etc... Beaucoup plus calme, malgré le nombre de touristes, et plus reposant, il permet surtout de voir ce que le temps peut faire en 8 siècles d'abandon. Peu de choses à décrire, mais un des plus beaux temples qu'il nous ait été donné de voir.
Le temple d'Angkor Wat.

Enfin, après un repas composé de Rouleaux de printemps, de soupes de nouilles, et de bières, le tout pour 4€ par tête, nous nous faisons finalement emmener jusqu’à Angkor Wat, le clou du spectacle parait-il. Et c'est majestueux. Après une douve de 200m de large (infestées de croco à l'époque, il parait, là, à part de poissons-chats, il ne devait pas y avoir grand choses...) traversée par un pont de pierre, et portail d'entrée dans le mur d'enceinte qui ne laisse presque rien deviner, on entre dans l'enceinte de la ville (même combat, y'avait que des maisons en bois, il ne reste rien a part le temple et quelques bâtiments), et là on découvre une immense esplanade herbeuse, traversée par la chaussée qui va du portail au temple, surélevée par rapport au niveau du sol qui est partiellement inondé. de chaque côté de la chaussée, deux bibliothèques se font face, et on aperçoit le temple au fond, sur le ciel bleu. chanceux, le ciel couvert toute la matinée s'est dégagé juste pour notre arrivée sur Angkor Wat, exposant nos cous et nos épaules au violents rayons du soleil (oui, mine de rien, c'est quand même les tropiques le Cambodge...). Le temple fait 1025 x 800 mètres de côté. Sur cette premier enceinte, tout du long, sont gravées des bas-reliefs exceptionnels de détails. On pénètre ensuite le sanctuaire, où tous les touristes du Bayon, le matin même, se sont surement donnés rendez-vous. La montée est abrupte, mais les couloirs et les petites stupas à l’intérieur valent le coup.
Les bas-reliefs de la première
enceinte du temple.
Après avoir fait un bon tour, on décide de ressortir, en essayant de pas se perdre cette fois-ci, les gars. On pense que c'est réussi, jusqu'au dernier moment. Dans les derniers mètres, on a perdu Rija. On attend, il va bien finir par ressortir. Il ne ressort pas. Bon, il a du passer par une autre porte, il nous attendra au portail d'entrée. Non plus. On finit par revenir jusqu'au van ou nous attends Sami Naceri Khmer. Toujours pas de Rija. On a alors le temps de boire un coup, de commencer a vraiment s’inquiéter, a se dire que bon, on va aller refaire le tour du temple, si ça se trouve il lui est arrivé quelque chose, de se mettre en route, quand le voila qui arrive. Au moment de sortir, monsieur avait vu quelque chose dans une salle latérale, s’était approché pour prendre une photo, puis avait trouvé un bonze dans la même salle, où les bus de touristes ne s'aventurent pas. Le voila donc pas à faire la conversation à un moine bouddhiste thaïlandais pendant près de 40mn, pendant qu'on l'attendait.

On finit par rentrer sur Siem Reap, une tête dans la piscine, une douche, quelques coups à boire, un resto mexicain, et au lit, parce que faut pas déconner, faut être en forme le lendemain aussi.

Pour plein de photos des trois jours à Siem Reap, suivre ce lien!

lundi 4 novembre 2013

La Tour d'Argent

Mais que vois-je à nouveau? Déjà trois semaine depuis l'arrivée en Asie, et même pas un petit mot sur ce qui peut bien se passer ici, sur les impressions, tout ça? Rien à part un petit, famélique article sur l'obtention des visas? On peut dire qu'il y a du laissé-aller!
Oui, je sais, j'ai failli recevoir un prix pour mon interprétation théâtrale de l'indignation. Que voulez-vous le talent, ça ne se commande pas...

Or donc, nous disions, rien depuis trois semaines. Il est vrai que le blog a légèrement été abandonné ces derniers temps. La faute à un voyage de quinze jours en Asie du Sud-Est, organisé de longue date. Bien sur, je reviendrai dessus d'ici peu, une fois que toutes les photos auront été triées!

Revenons à nos moutons. Il y a trois semaines (trois semaines et deux jours en réalité), nous étions le mardi 1er octobre. Si tout le monde avait bien suivi, il s'agit de la date de mon départ de France pour rejoindre ma chère et tendre à l'autre bout du monde. Départ donc a 4h30 du mat' de la maison, avec toute la petite famille, venue m'accompagner jusqu'au train à Lyon Part-Dieu. Train initialement prévu à 5h50 donc, histoire de laisser tout le monde faire une bonne nuit.
Toutes les affaires étaient prêtes depuis la veille bien sur, 29,8 kg de bordel en tout genre (merci Etihad pour les largesses au niveau des bagages) qu'il a bien entendu fallut se trimbaler à la gare, puis ensuite au milieu de Roissy, qu'il a bien sur fallut traverser. Et je ne sais pas si vous êtes au courant, mais Roissy, c'est grand.
Fort heureusement, à peine arrivé, il a été possible de déposer mes bagages directement à l'enregistrement, et me balader à mon aise, libéré. Les petites ne me retrouveront qu'à l'arrivée à Manille.
Je vous passe ensuite le voyage, 7h de vol vers Abu Dhabi, 6h d'escales, puis re-9h de vol vers Manille, qui auront eu raison, ou presque, du premier tome de Game of Throne.
Le trajet de l'avion d'Abu Dhabi à Manille, au vu du parcours,
je pense que le pilote avait un coup dans le pif...
(j'ai pas voulu dire un coup dans l'aile, c’était trop simple
comme vanne pourrie..)

A l'arrivée, après un passage rapide au douane, ou les échanges avec le douanier se sont résumés à: "Bonjour, bienvenue aux Philippines, bonnes vacances", me voila dehors, à recupérer un tacos. Et dehors, c'est la jungle. Manille est comme une jungle urbaine à première vue, chaude et humide (le premier qui dit "Oh, comme mon ex!" s'en ramasse une...), et bourdonnante de gens. Bien sûr, l'arrivée à 17h, début des sorties de bureau n'aide pas. Les routes et voies rapides sont engorgées. La ville semble s’étendre sur des dizaines de kilomètres, au point qu'il y a des autoroutes (en 2x5 voies, s'il vous plait!) pour le traverser. Sur le chemin que le taxi emprunte, entre l'aéroport et notre future appartement ou Mel m'attends déjà, les tours côtoient des quartiers misérables ou les toits sont faits de tôles, les murs en bois.
Après une bonne heure de taxi au milieu des bouchons de l'EDSA (Epifanio De los Santos Avenue, le periph' local.), me voila arrivé devant notre chez nous, la fameuse "Tour d'Argent" du titre du poste, où m'attends ma chère et tendre. Je suis donc bien arrivé à notre nouveau chez nous, sans encombres (pour ceux qui s’inquiétaient depuis trois semaines).

Le quartier de Rockwell
Bien entendu, la "Tour d'Argent" ne fait ici pas référence au célèbre restaurant gastronomique parisien, mais bien au bâtiment de notre nouvel appartement. Nous voilà emménagé à Manansala, un immeuble de 41 étages, au sein du quartier de Rockwell, dans la commune de Makati. Il faut savoir que l'agglomération de Manille s'appelle en réalité Metro Manila, et est composée de 17 communes collées les unes aux autres, et représentant au total 11,55 millions d'habitants, et 638 km². La ville de Makati est l'une d'elles, centre des affaires et commune la plus riche de l’agglomération. Au sein de Makati, le quartier de Rockwell est un quartier de tours d'habitations (appelées condominiums) pour expats et philippins aisés, entourant un mall.
Au milieu de tout ça, dans notre tour, nous avons pour nous un petit appartement de 61m², relativement moderne et fonctionnel, au 22e étage de la tour la plus ancienne du quartier (tout est relatif hein, elle date des années 80 il me semble).

Nous voila donc dans des draps dorés, avec notre piscine privative a la résidence, un appartement vaste et confortable. Cependant, depuis nos fenêtre, on peut voir le quartier (ou "barangay" dans la langue locale) populaire de Guadalupe qui s’étend de l'autre côté de la rue. Avec ses boui-bouis, ses toits en tôle pour certains bâtiments, ses murs sales et ses vêtements qui pendent aux fenetres. Tout le défi maintenant sera de ne pas oublier ou nous vivons, et que notre situation et nos conditions de vie sont loin d'être celles de la majorité de la population du pays.

vendredi 4 octobre 2013

[Quentin] Visa - Part 2

Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a quelque temps, je vous parlais des mes petits soucis de date d’expiration de Visa, et de toutes les angoisses métaphysiques que cela pouvait apporter.

Et bien la Me, Myself and I Cie Production est heureuse de vous présenter le tome 2 de cette formidable saga qui, je le pense, ne fait que commencer, et est promise à un enchaînement de suite, prequelles, et autres !

J’ai donc, sur le sujet, fini par réussir à contacter l’Ambassade des Philippines à Paris. Je dis « fini par réussir » car l’Ambassade à l’air de fonctionner comme nos chères institutions, avec des temps d’ouverture digne d’un Reflex Sportif. J’ai donc mis un mois à réussir à parler à la responsable des visas, ce qui était donc beaucoup trop tard pour pouvoir le faire changer. Mais surtout, celle-ci m’a alors annoncé que, en tant que ressortissant français, j’étais autorisé à séjourner dans le pays pendant 30 jours sans visa. Ainsi, avec un visa courant jusqu’au 19 novembre,  en arrivant le 2 octobre, avec un voyage de près de 15 jours prévu au Cambodge et au Vietnam, si vous êtes fort en calcul, vous vous rendrez compte que cela fait deux périodes inférieures à 30 jours. Ainsi donc pour la même autorisation, j’aurais pu ne rien demander du tout.


Comme quoi, dès fois, on n’est pas assez renseignés…

A bientôt pour de nouvelles news des visas philippins!!

vendredi 6 septembre 2013

[Quentin] Piquouzes – Jeudi 29 Août

Le truc qui est bien dans ces pays un peu exotiques et tropicaux, c’est que les germes ne s’y développent pas du tout comme les champignons sur la porte de la cave de la maison familiale. Pas du tout. A propos de champis, il parait que ça aussi ça se développe un peu partout là-bas, pour peu que les habitations soient un peu humides. Enfin ce n’est pas le sujet.

Les germes, disais-je donc (écoutez un peu au fond, je ne vais pas répéter 20 fois !...), se développent et se propagent un peu partout, grâce à l’eau entre autres. Et ce ne sont pas des malheureux petits virus de la grippe, ou des épidémies de gastro hein ! Dengue, Hépatite, Palu, Rage, et j’en passe !
Voila donc pas que jeudi dernier, pour m’éviter que tous ces ignobles monocellulaire viennent faire de mon organisme une réplique miniature de Damas quand je serai là-bas, j’avais rencart au CHU de Grenoble. Première fois depuis 10 ans et un vaccin contre la fièvre jaune, autant dire une éternité, je ne me souvenais plus du tout de l’agencement du truc. Quand je parle du "Truc", il s’agit bien sur de l’hôpital, ce colosse de béton aux 852 étages à la superficie du Stade de France (j’exagère à peine). Une vraie petite ville, avec son coiffeur (au niveau cancero bien sur), sa presse, ses petits magasins, et même une chapelle putain ! Et un bar (mais pas tabac)!

Tout a ma contemplation des lieux, je monte donc au service des maladies infectieuses, pour m’entendre dire que il faut que j’aille a l’admission des consultations pour être accepté et surtout pouvoir faire marcher la mutuelle et la Sécu. Me voila donc reparti pour le rez de chaussée de l’autre côté du bâtiment (je vous ai déjà dit qu’il était immense ?), tout ça pour que la personne en face de moi me dise : "Ah, mais votre mutuelle, on la prend pas". Qu’a cela ne tienne, j’en ai une seconde, merci le boulot. "Ah mais celle là non plus on la prend pas." Vous vous foutez de moi ? Non pas du tout. Tant pis…

Bien sur, il aura fallu que je sois le dernier, donc a arriver a 16h pour être pris a 17. Après une petite conversation avec le médecin ("Et il va ou?" "A plein d’endroits, Philippines, Vietnam, Cambodge, Thaïlande, …" "Et combien de temps qu'il part" "Heuuu… sais pas trop, au moins 9 mois"…), la décision a été prise, ce sera Hépatite A, Encéphalite Japonaise, et Typhoïde, puisque je n’étais plus a jour. Je ressors donc une demi-heure plus tard, plus étanche avec mes trois trous dans les bras, et un petit peu douloureux au niveau de l’Hépatite, puisqu’on injecte 1 ml d’un produit avec la viscosité d’un ciment bas de gamme.
Il n’aura ensuite plus suffit que la rage (merci môman) pour être prêt pour le voyage, immunitairement parlant.

Pour information, les vaccins nécessaires ou conseillés pour le départ en Asie :
  • Hépatite A : HAVRIX – 1 injection (au moins 15 jours avant le départ) + 1 rappel (entre 6 et 36 mois plus tard)
  • Typhoïde : TYPHERIX – 1 injection valable 3 ans
  • Encéphalite Japonaise : IXIARO – 2 injections J0 / J30
  • Rage : PASTEUR RABIQUE – 3 injections J0 / J7 / J30
En ce qui concerne les autres maladies, les plus dangereuses sont portées par le moustique. Mais pour une durée aussi longue, un traitement anti-paludéen serait au choix trop onéreux, trop lourd physiquement, ou présenterait trop d’effets secondaires dérangeant, notamment sur le plan épidermique (ultra sensibilité aux UV, …). Ce sera "niet" de mon côté, le déguisement d’écrevisse pustuleuse, j'ai donné. Il sera donc très important de bien se protéger contre ces saloperies pendant tout le voyage.


Voila, me voici donc immunisé contre la plupart des saletés qui peuvent traîner dans ces pays là. Reste plus qu’à !