samedi 22 février 2014

Glagla !

L'un des trucs les plus bizarre quand on vit sous les tropiques, c'est les mois de décembre à février, quand tout les gens au pays vous parlent de :
"Oh, ben vous loupez rien, ici ça fait quinze jours qu'il pleut, et ça arrête pas, ça a même noyé les poissons dans la mare d'à côté, et mon palétuvier!"
"Vous voyez ça, dehors? Y'a tombé 30 cm de neige cette nuit! Et là ça continue! C'est jour blanc!"
"On se pèle le cul ici, c'est terrible! Çà monte pas au dessus de 0°C la journée..."
Bon, OK, apparemment la dernière version est pas tout a fait exacte, puisque l'hiver, bien que pluvieux, à l'air d'être relativement doux. Mais tout ça reste quand même assez perturbant, de voir les photos des gens au ski, et même de temps en temps les images des JO de Sotchi (qu'on ne peut bien sur pas suivre en direct, parce que bon, décalage horaire, pis on a pas la télé, donc faudrait aller au bar, quoique je serai pas contre, mais ça finirais par faire un sacré budget bière, et que ce serait un peu la galère pour chercher du boulot, mais ça c'est une autre histoire), alors que le régime short/tongs est toujours de mise de notre côté.
Cependant, ne vous inquiétez pas pour nous de ce point de vue là, car l'hiver a tout de même montré le bout de son nez chez nous aussi! Bon, pas longtemps hein! Plutôt comme une pucelle qui tomberait par erreur sur un site de cul : "Ah!! Mais c'est quoi ça!!!" puis ALT + F4, puis sensation de dégoût, puis pleurer sous une douche chaude tout habillée, tout ça... L'hiver est resté pendant le mois de janvier, ce qui a déjà été assez dur pour la population locale. On ne comptais plus les bonnets, doudounes, etc... dans la rue. Il faut dire qu'il fut relativement rude, à en croire les médias. En réalité, la température est descendu au mois de janvier, en dessous de 17°C, un record depuis 1988 (de source loin d'être sure, mais bon). Pas de quoi espérer un flocon de neige, mais bon, dès fois, ça fait du bien d'avoir un peu de frais, et d'être obligé de remettre un t-shirt.

mercredi 5 février 2014

Cambodge-Vietnam - Jour 6-7 - Saigon

Notre rue à Saigon, en journée,
avant que ce soit le bordel.
Ici pas de souci, les oies se promènent
en liberté en pleine ville...
Le voyage de nuit vers Ho Chi Minh City (alias Saigon) et le Vietnam se passera mieux que le précédent, malgré des "couchettes" on ne peut plus élémentaires (en fait des sièges à dossiers rabattus, pour pouvoir y mettre plus de monde...). Le passage de la frontière est un peu long, puisque nous disposons d'invitations de la part de Flo, et pas d'un visa obtenu auprès d'un quelconque ambassade. On n'atteindra finalement Saigon que sur les coups de midi. Tout juste le temps d'aller prendre nos quartiers à notre guesthouse, et nous voila partis pour un lunch à base de Pho (soupe de nouilles, typique du Vietnam), suivi d'un petit tour en ville, pour tenter de trouver les quelques points clés du centre-ville. Peut-être un petit guide du Routard nous faisait alors défaut, parce que des points-clés du centre ville, pas trop. Ce fut donc un petit tour assez rapide afin de trouver un bureau de poste, un petit marché à touristes, et un endroit pour boire un verre au bord du Mékong, que nous voila revenus à l'auberge. Mais a ce moment là tout avait déjà commencé a changer dans notre rue, ou tous les boui-bouis sortaient les tables de dînettes et les petites chaises de camping dans la rue.
Un Ka Phè Sua Da avant que tout
le monde ne se quitte.
Il s'agissait en réalité de notre dernière nuit tous ensemble, puisque le groupe devait se séparer le soir suivant. Mel et François retournaient au Philippines pour travailler, Flo de même dans son Nord Vietnamien, alors que Rija, Pilou et moi devions continuer notre voyage en remontant la côte. On avait donc décidé de faire une dernière petite soirée tous ensemble avant de se dire au revoir. C’était sans compter le zèle des militaires vietnamiens. Un vénérable général ayant eu la bonne idée de mourir quelque jours auparavant, ce samedi soir fût décrété journée de deuil national, et tous les débits de boissons (du simple bar à la discothèque) fermés pour l'occasion, à l'exception des établissements servant de la nourriture. La soirée aura donc tourné court, après un restaurant brésilien servant de la viande à volonté qui était pourtant de très bonne augure pour la suite.
Quand je vous disais qu'on mangeait
sur des tables de jardin...
Le barbeuk Hi-tech de notre "restaurant".
Le lendemain fut consacré à pas grand chose, si ce n'est à flanner, déjeuner dans une cantine locale, et à se faire masser par les membres d'une association de mal-voyants. Le meilleur massage jusqu'alors, et pour une misère. Premier test pour moi d'une averse tropicale, qui dura 30 minutes, mais nous laissa tous aussi trempés que si l'on avait plongé tout habillés dans le Mékong. Mais surtout, profiter des petits Ka Phé Sua Da (café au lait glacé, typique du Sud du Vietnam), et des petits boui-bouis où l'on mange et bois sur des tables de jardin, à 35 centimes d'euro le demi-litre de biere, et 50 les brochettes et ailes de poulet grillées sur un barbecue ambulant installé à même la rue. Quoique l'on puisse dire, le Vietnam est vraiment l'un des meilleurs endroits pour manger dehors, directement dans la rue.
C'était donc le moment de se dire au revoir, et à bientôt. chacun partit de son côté, et Pilou, Rija et moi-même prenions le train de nuit, pour continuer notre périple.

Pour plus de photos du Vietnam, suivre ce lien.

mardi 4 février 2014

Cambodge-Vietnam - Jour 4-5 - Phnom Penh et ses déboires

Je vous avais laissé à l'entrée du bus qui devait nous amener, dans la nuit du mercredi au jeudi, de Siem Reap, capitale culturelle du Cambodge, à Phnom Penh, capitale administrative, politique, enfin bref, capitale tout court en fait.
Le bus est donc un bus-couchettes, deux étages de "lits" pouvant accueillir deux personnes de chaque côtés de l'allée centrale. Après s'être installés tranquillement sur nos couchettes respectives, Flo, Pilou, Mel et moi-même nous rendons compte que, merde, ils sont passés ou François et Rija!? Les gars étaient pourtant montés dans le bus avec nous, mais on a réussi à les perdre! Petit coup de panique quand le bus commence à partir, nous voila à les chercher dans tous les compartiments couchette du bus. On finit par les trouver déjà endormis sur une couchette un peu plus éloignés des notre. Evidemment, cet éloignement ne nous empêchera pas d'entendre et de ressentir les ronflements de Rija...
Le Naga, descendant du
Wat Phnom sur son
rond-point
L'entrée du petit Wat Phnom
Le voyage se déroule sans encombres, et nous dormons la plupart du temps. ce n'est qu'au réveil que les choses se gâtent. Mel avait laissé son téléphone en charge dans la poche a ses pied, disparu l'appareil. De même que le passeport de Flo. Panique à bord, colère, et tout ce qui s'en suit. On décide de commencer par trouver une guesthouse et de prendre un petit déjeuner avant de décider quoi faire. On pause nos affaires dans un hostel, avec bar-restaurant au rez-de chaussée. On commence par louer deux tuk-tuks pour la journée, et a prendre un petit dej' dans un café français, puis direction l'Ambassade, pour que Flo aille se renseigner sur les démarches en cas de perte de son passeport. On lui laisse Pilou en soutient, et on se donne rendez-vous au Wat Phnom, un petit temple situé au milieu d'un rond-point, sur une colline artificielle. Bien que ce soit le plus ancien de la ville, peu de choses à noter sur le sujet. On rejoindra Flo et Pilou (qui tenait à aller se délester sur le territoire français) quelques temps plus tard, pour apprendre que la procédure en cas de perte du passeport est très longue et compliquée. cela dit, Flo est persuadé de l'avoir oublié dans le bus. Retour à la case terminal de bus pour demander, puis Flo s'en va tout seul avec un tuk-tuk jusqu'au dépôt des bus, pendant que nous nous entassons à 5 dans le second pour continuer a visiter la ville. On se rendra à un autre temple sans intérêt, avant d'aller casser une graine dans un resto improbable conseillé par le Routard, dans des rues que même notre chauffeur ne connaissait pas.

Une salle de classe, transformée en
salle de torture
L'entrée du S-21
Notre repas achevé, et Flo de retour dans l’équipe avec son passeport après avoir retourné le bus de fond en comble (le coquin s’était en fait glissé dans le porte bagage au dessus de la couchette), on décide de visiter l'un des masterpiece de Phnom Penh, et surement la chose la plus "retournante" que nous ayons vu du voyage, le Tuol Sleng, ou "Musée du Crime Génocidaire" cambodgiens. Il s'agit d'un ancien lycée construit par les français, et réquisitionné par les Khmers Rouges de 1975 à 1979 pour en faire une prison. Et c'est là qu'un peu d'histoire s'impose.
L'histoire du Cambodge au XXe siècle est assez mouvementée. Protectorat français jusqu'au milieu du siècle, il devient indépendant en 1953. S'en suit une période de monarchie de 20 ans assez troublée, ponctuée de révoltes et de dissensions internes guerres civiles, à cause de la proximité de la Guerre du Vietnam, et du non-alignement de Phnom Penh sur les USA. En 1970, le roi est finalement destitué en faveur d'un général pro-américain, qui instaure une dictature agrémentée de la loi martiale. Mais petit à petit, une rébellion communiste va grappiller le terrain cambodgien pour occuper le pays, tandis que le gouvernement est rongé de l’intérieur par la corruption. En 1975, la révolution Khmer Rouge s’empare de Phnom Penh et du Cambodge.
Les prisonniers étaient entassés dans
ces cellules en briques...
Les Khmers Rouges resteront au pouvoir pendant 5 ans, période sombre pour l'histoire du Cambodge. Les écoles sont réorganisées pour n'apprendre aux enfants que des chants révolutionnaires, les hôpitaux deviennent réservés aux combattants cocos, les villes sont évacuées pour envoyer la population travailler dans les rizières. Toute personne soupçonnée d'être un "intellectuel" (c'est a dire portant des lunettes, possédant un stylo, sachant lire, ...) est envoyé en camp de concentration, et tout militaire du régime est exécuté. Pendant ces 5 année, le régime de Pol Pot, chef de l'armée Khmer Rouge, génocidera 2 millions de personnes de son propre peuple.
... ou dans ces cellules en bois
C'est donc de cette période que notre musée de la journée est le témoin. Pendant 5 ans, le lycée transformé en camp de concentration, et surnommé S-21, aura vu défiler 15 000 cambodgiens "ennemis du régime" (intellectuels, érudits, anciens employés de l’État, étrangers, ...), hommes, femmes ou enfants sans distinctions, emprisonnés, interrogés et torturés avant d'être envoyés vers d'autres camps pour y être exterminés. On y retrouvera que 7 survivants, les Khmers Rouges ayant eu a cœur de "finir le travail" avant de déposer les armes, et personne n'aura pu s’échapper du camp.
Les 4 bâtiments, garnis de salles de classe transformées en salles d’interrogatoire, cellules communes, ou encore agrémentées de briques afin de construire certaines cellules individuelles, entourant la cour où trône toujours la potence, rendent l'endroit extrêmement saisissant, et nous laissera tous muets. Une heure de visite suffira largement à ce que tout cela reste gravé dans nos mémoires.

Les abords du Mékong
Vu l'ambiance de l’équipe après cet intermède historique, on décide d'aller faire un tour au Palais Royal. Malheureusement, il est un peu tard, et le truc a des horaires d'ouverture plus serrés que ceux d'un bureau de Poste à mi-temps. On se rabat sur le Musée des Beaux Arts cambodgien, des cailloux et des représentations de Vishnou principalement. Retour ensuite a l'auberge pas trop tard. On est la toute la nuit, et on ne prévoit pas grand chose le lendemain, autant explorer un peu la vie nocturne des bords du Mékong. La soirée, agrémentée d'un biskit (avec règles débiles incorporées), d'un repas dans un pub, et d'une sortie en boîte (en deux temps, s'il vous plait), se terminera assez tard pour certain, bien plus tard pour d'autres, après des aventures romantiques dignes des meilleurs contes de fées, qu'il ne m'appartient pas de conter ici.

La place du Palais
Après un réveil difficile, un petit dej' tardif, et un nouvel échec pour la visite du palais (fermé de 11h30 a 14h, la loose quoi...), on fait un petit tour par le Russian Market, où on trouvera autant des sac a dos, des t-shirts, que de la viande en train de sécher, des souvenirs, des fruits et légumes, une "vraie" Bell & Ross à 15$ pour Pilou, et des cartes postales pas très belles, mais les moins pires qu'on ait vu dans le pays. On peut ensuite se diriger vers la place du palais, où on finira par entrer après avoir grignoté un bout, et être passés à une tenue décente (comprenez "pas d’épaules ni de genoux apparents").
La Salle du Trône
Le Palais est la résidence du roi du Cambodge. Malgré son aspect ancien, et sa ressemblance avec une pagode, le Palais n'a en réalité été terminé qu'au début du XXe siècle. La (petite) partie visitable est un grand parc botanique, où s'élèvent quelques pavillons (dont un construit pour accueillir l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III), ainsi que la salle du trône. Juste à côté, la Pagode d'Argent, principale pagode de la ville, qui doit son nom aux 5000 dalles d'argent (et portant la fleur de lys) qui la pavent. C'est une des rares qui n'aient pas été détruites par le régime de Pol Pot.
Fini le tour, retour à notre guesthouse, pour cette fois récupérer nos affaires, finir de dépenser nos quelques dollars qui n'auront plus court par la suite, et attendre notre bus, de nuit toujours, pour un autre pays.

Pour plus de photos de Phnom Penh, suivez ce lien.